Par son immaculée conception, la Vierge Marie a été préservée du péché originel en prévision de sa maternité divine, et en fonction des mérites anticipés de son fils Jésus. Elle est la première et la plus parfaitement rachetée des créatures. Le salut acquis en son fils la concerne elle aussi.
(…) Le rachat anticipé de la Vierge et son exemption du péché par pure grâce ne signifient pas que sa conduite n’ait pas été héroïque et exemplaire. Marie est restée libre. Autrement dit, elle n’est pas restée sans tache seulement dans son être, mais aussi dans son agir. Sa liberté a consenti à son exemption du péché. Elle a dû lutter à cette fin.
Lorsque nous l’invoquons comme l’Immaculée Conception, nous ne saluons pas uniquement sa prédestination par Dieu à être toute pure et immaculée. Nous la remercions également de son action en notre faveur afin de nous préserver des embûches du diable. La conduite de Marie est méritoire en cela que sa clairvoyance est étayée par sa ferme résolution de rester sans tache en notre faveur. Aussi son culte relève-t-il de la plus stricte justice. En la vénérant, nous lui rendons ce qui est dû à son amour persévérant et souffrant.
Car Marie n’a pas été conçue sans péché pour son propre bénéfice, mais en vue de nous enfanter, de concert avec Dieu — à un autre niveau que lui — à la vie de la grâce. N’étant pas jalouse de sa pureté, ne désirant pas se complaire en elle-même dans sa perfection (cette absence de complaisance étant le signe que le péché reste impuissant sur elle), elle a mis ses qualités au service de la mission qu’elle a reçue de la Trinité : nous aider dans notre lutte contre le mal. À cette fin, en tant que notre mère dans l’ordre de la grâce, elle s’est gardée pure de toute compromission avec le péché. C’est-à-dire qu’elle a ratifié le décret de Dieu qui l’a voulue pure et immaculée.
Jean-Michel Castaing
Adapté de : Aleteia