Au XVIe siècle, un paysan, nommé Tonio Botta, de San-Bernardo, près de Savone, sur la côte Ligure, avait eu, alors qu'il travaillait dans son champ, une apparition de la Vierge. Elle s'était montrée à lui, debout sur un rocher, qui dominait les eaux vives d'un torrent, et, les yeux levés au ciel, les mains tendues, en véritable médiatrice, elle n'avait dit qu'un mot : miséricorde ! La nouvelle de cette apparition avait provoqué des transports de joie dans toute la région. Le culte de Notre Dame de la Miséricorde se répandit rapidement à travers la république génoise. (...) Un siècle plus tard, un certain capitaine - un marin - nommé Orto, très dévot à Notre Dame de la Miséricorde voulut orner d'une statue de la Madone le portail d'entrée d'une petite propriété qu'il possédait aux environs d'Ajaccio. Or, un jour qu'une querelle mettait aux prises les habitants d'alentour et menaçait de se terminer dans le sang, comme il n'était que trop fréquent en Corse, alors, on entendit un ordre jaillir de la statue. Les combattants effrayés, s'arrêtèrent subitement dans leur bagarre. Le pieux capitaine Orto, commanda alors, sur le continent, une nouvelle statue, plus belle que la précédente, et cette statue arriva, de Gênes, à Ajaccio, en 1645.