Le soir du 19 novembre 1807, leur journée de travail achevée, trois couvreurs regagnaient Paray-le-Monial. Passant à proximité de Romay, ils s'étonnèrent, alors qu'il faisait nuit et qu'un épais brouillard recouvrait la combe, d'apercevoir une lumière éclatante du côté de la chapelle. L'un des trois hommes, François Lecué, plus curieux ou plus téméraire, décida de retourner sur ses pas et de voir ce qui se passait. Les deux autres suivaient d'un peu loin. Arrivé devant la porte du sanctuaire, Lecué constata qu'elle était fermée et que rien n'expliquait la très vive lumière brillant à l'intérieur. Quant ses amis le rejoignirent, tous trois entendirent soudain, forte et parfaitement audible, une voix qui disait : - Presse-toi de mettre ta conscience en ordre, Lecué, car demain, à sept heures du soir tu seras mort. Si les deux autres feignirent d'en rire, Lecué, quant à lui, eut la sagesse de prendre au sérieux cet étrange avertissement. Il courut trouver un prêtre, se confessa, communia, régla ses affaires, se réconcilia avec un rival, embrassa sa famille et, comme sept heure du soir sonnait à l'horloge, s'écroula raide mort dans sa chambre. L'évènement attesté fit beaucoup de bruit, et provoqua une communication médicale à l'académie de Macon. Il contribua à rendre à Notre-Dame de Romay une part de sa gloire de jadis, que les évènements révolutionnaire avaient un peu altéré.