ND de Guadalupe : un modèle d'évangélisation (I)

Le Nican Mopohua, chronique des apparions de la Vierge de Guadalupe raconté dans la langue des indiens du Mexique et selon leur conception religieuse et culturelle, indique en son début l'époque et le contexte : « ... Dix ans après la conquête de la ville de Mexico, alors que l´on avait enfin déposé les flèches, les boucliers, et que la paix régnait, partout entre les peuples, et que de même, la foi et la connaissance de Celui par qui tout vit: Le Vrai Dieu, avait jailli, déjà verdoyait et ouvrait sa corolle... » La paix, pour un indien du Mexique de cette époque, n'a rien de réjouissant. La civilisation aztèque est né « des flèches et des boucliers », de la guerre. C'est sa raison d'être. Pour tous ces indiens extrêmement religieux c'est par la guerre et le sacrifice humain que l'univers est préservé. Après que les dieux se soient sacrifiés pour donner vie à l'univers, ce fut le devoir des hommes, et plus particulièrement du peuple du soleil, de collaborer à leur sacrifice en préservant l'univers par le don du sang. Tout être humain est appelé au sacrifice et au don du sang. Mais le sang est principalement offert lors des sacrifices humain, et les guerres, continuelles, ont pour fonction d'alimenter en victimes ces sacrifices sanglants. Lorsque les sacrifices humains et les guerres qui les alimentent cessent, c'est la civilisation aztèque qui n'a plus lieu d'être puisqu'elle n'est plus nécessaire au maintien de l'univers. C'est sur ses décombres de l'ancien ordre du monde que le Nican Mopohua indique le jaillissement d'une nouvelle foi et d'une nouvelle connaissance du Vrai Dieu.