Etant embarqué avec un ou deux hélicoptères sur un bâtiment qui devait être une frégate, au cours d'une mission, on découvrit sur ce bateau sans doute à l'issue d'un poste de combat l'absence récente d'un matelot membre de l'équipage. Comme c'est toujours le cas en pareilles circonstances, des recherches ont été organisées immédiatement dans tout le bord jusqu'à ce qu'il ait fallu se rendre à la sinistre évidence ; l'absent ne pouvait qu'être passé par-dessus bord. Le commandant annule la mission, fait faire demi tour pour suivre au plus près la route parcourue dans les dernières heures. L'hélicoptère a ordre de décoller dans les plus brefs délais pour rechercher selon un plan préalable le naufragé. Les recherches se poursuivent durant plusieurs heures, la zone explorée est de plus en plus grande, à la mesure du doute qui s'empare des guetteurs sur la passerelle du navire et du sentiment de découragement du personnel volant. Cadiou qui est treuilliste (préposé à la manœuvre du treuil de sauvetage) dispose de sa place d'une vue partielle de l'océan. Après plusieurs heures de scrutation infructueuse de la masse liquide, il observe avec consternation le soleil se rapprocher de l'horizon. Il sait qu'un homme sans gilet de sauvetage ne peut tenir longtemps à la surface de l’eau. Il évalue à quelques minutes seulement la clarté du jour finissant à l'issue desquelles l’hélicoptère devra retourner se poser sur sa plateforme faute de pouvoir disposer d'une vision suffisante pour pouvoir poursuivre les recherches. Envahi par un sentiment d'impuissance et de désespoir, il songe brusquement que ce qui est impossible à l'homme n'est peut être pas impossible au ciel. Il adresse alors une ardente prière à la Vierge et formule intérieurement les paroles du « Je vous Salue Marie ».