2 janvier – Fête de l’Epiphanie – Grèce, Mont Athos : Mémorial de la Panaghia Portaitissa (Sainte Gardienne de la Porte) – Saint Basile et saint Grégoire de Nazianze - Saint Séraphin de Sarov (1759-1833)

La prière du chapelet unit toutes les églises du Moyen Orient

Les ruines de l'église byzantine de la citadelle d'Amman
© Shutterstock/Mist_0
Les ruines de l'église byzantine de la citadelle d'Amman © Shutterstock/Mist_0

Vicaire patriarcal émérite pour la Jordanie, Mgr Sélim Sayegh est une figure de l’Église locale. Il a accueilli le magazine France Catholique dans le centre Notre-Dame-de-la-Paix, qu’il a fondé au sud d’Amman. Voici un extrait de l’entretien qu’il a donné au magazine :

Q : Melkites, Maronites, Chaldéens, Arméniens, Syriaques… Comment les Catholiques de Jordanie vivent-ils la diversité des rites ?

Mgr Sélim Sayegh : Les Catholiques vont généralement prier dans l’église la plus proche de chez eux : il est courant qu’un Latin se rende dans une église melkite voisine et inversement ! Tous ont conscience, malgré la différence de rite, qu’ils partagent la même foi. Nous connaissons même des Orthodoxes qui viennent prier chez nous parce que notre liturgie est en arabe et que les fidèles y participent activement !

Q : La dévotion à la Vierge Marie est très présente dans les églises du pays. Quelle relation nourrissez-vous envers elle ?

Mgr S. : Les Jordaniens, à l’image du reste de la chrétienté en Orient, sont en effet très attachés à la Sainte Vierge. En tant que prêtres, nous essayons d’étendre la prière du chapelet, car il s’agit d’une dévotion très concrète, qui fait entrer le croyant dans la vie de Jésus et Marie. Nous connaissons même des Orthodoxes qui prient chaque jour le chapelet catholique ! Cette dévotion permet de prendre conscience d’un élément capital de la foi catholique : quand nous demandons cinquante fois par jour à la Sainte Vierge de prier pour nous « maintenant et à l’heure de la mort », nous prenons conscience que cette« heure de la mort » est l’heure la plus importante de notre vie. Aussi, nous disons aux fidèles qu’ils doivent prier le chapelet avec foi, conviction, tranquillité et paix, car à l’heure de leur mort, la Sainte Vierge sera à leur côté. C’est la raison pour laquelle, j’ai toujours un chapelet en plus dans ma poche pour pouvoir le donner à quiconque n’en aurait pas sur lui !

Q : Les églises jordaniennes comptent de très nombreuses représentations du Sacré-Cœur…

Mgr S. : Il s’agit là aussi d’une dévotion que nous, prêtres jordaniens, essayons de diffuser dans la population. Notre mission apostolique ne se limite pas à dire la messe : nous devons réussir à toucher les gens par ce qui va parler à leur piété. Le chapelet touche les personnes de cette façon, et il en va de même pour le Sacré-Cœur qui rappelle que le Christ est un être vivant. Dans notre paroisse, nous avons été les témoins de l’attachement des fidèles à cette dévotion : le curé a instauré une messe tous les premiers vendredis du mois, de onze heures à midi, afin d’honorer la demande de Jésus à sainte Marguerite-Marie. Au début, il n’y avait qu’une quinzaine de fidèles. Désormais, ils sont 90 !

Constantin de Vergennes

4 mai, 2023

www.france-catholique.fr

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