Souvent décrit comme le « Lourdes de l’Orient », le sanctuaire marial de Vailankanni, au Tamil Nadu (Sud Est de l’Inde) pulvérise l’affluence de sa cousine française. Trois millions de fidèles ont participé, du 29 août au 8 septembre 2024 au pèlerinage annuel marquant la fête de la Nativité de la Vierge Marie… Bien loin devant les 17 300 personnes présentes à Lourdes lors du pèlerinage national en 2024.
L’histoire de ce sanctuaire dédié à Notre Dame de la Bonne Santé remonte au XVIe siècle. La Vierge Marie y est apparue à deux garçons hindous ; l’un deux, un jeune orphelin boiteux, fut guéri. Des marins portugais ont, par la suite, construit une église sur le rivage de Vailankanni pour remercier la Vierge d’avoir été sauvés d’une tempête par son intercession.
Depuis, les guérisons se sont multipliées à Vailankanni pour les croyants de différentes religions.
Les 20 millions de pèlerins chrétiens, hindous et musulmans qui viennent voir chaque année la « Mère de la guérison », influencent les pratiques sur place : lors des processions et des fêtes, des prières sont récitées en plus de sept langue ; nombreux sont ceux qui se rendent au sanctuaire à genoux ; la procession passe dans la ville avec des chars sur lesquels sont posées de petites chapelles mariales depuis lesquelles des hommes envoient des colliers de fleurs à la foule.
« Cela ne doit pas être considéré comme une forme de syncrétisme ou de mélange des religions. Le sanctuaire est un lieu où se manifeste la proximité de Marie, qui accueille tout le monde », a souligné le préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Victor Manuel Fernandez, dans une lettre adressée le 1er août à l’évêque local, Mgr Sagayaraj Thamburaj.
Dans cette missive approuvée par le Pape qui a adressé sa « bénédiction paternelle à tous les pèlerins », le prélat a salué les nombreux « fruits spirituels qui se produisent dans ce sanctuaire (et) nous permettent de reconnaître l’action constante de l’Esprit Saint en ce lieu ». Y compris parmi « les nombreux pèlerins non-chrétiens qui viennent chercher du réconfort ».