Humbertus de Romanis, maître général des moines prêcheurs (dominicains), donne encore 3 autres raisons au choix de dédier le samedi à la Vierge Marie :
5 - De même que le samedi est le jour situé entre le vendredi, douloureux, et le dimanche, joyeux, sans le traverser on ne peut pas passer de la peine à la gloire, Marie est ainsi située entre nous, vivants sur la terre d'exil, et le Christ glorieux déjà dans le ciel. Il y a donc une conscience de la fonction médiatrice de Marie.
6 - Le samedi, le Christ languissait dans le sépulcre et les apôtres, incrédules et découragés, s'étaient cachés « par peur des Juifs » (Jn 20,19), alors la foi de l'Église se concentra, tout entière, en Marie ; donc chaque samedi est la mémoire de la Vierge qui croit et qui attend la résurrection du Fils ;
7 - La Mère de Jésus elle-même a montré sa préférence pour ce jour, dans l'église de Blacherne à Constantinople. Chaque vendredi soir, sans qu’aucune main humaine n’intervienne, est enlevé le voile qui recouvre l'icône de la Theotokos qui, suspendue en l'air, se laisse voir par les fidèles jusqu'à la neuvième heure du samedi où sans intervention humaine l’icône est de nouveau recouverte et reportée à sa place habituelle. Bien que l’Occident soit séparé par l'Orient, Humbert évoque ce miracle.
Ignazio Calabuig
Le culte de Marie en Occident, Dans l'Institut liturgique pontifical de Saint Anselme.
Scientia Liturgica, sous la direction de A.J. Chupungco, vol V, Piemme 1998. pp. 342.