Dès les premiers siècles, la Vierge Marie a été honorée en France. Au milieu du premier siècle de notre ère, à Longpont comme à Chartres (France), on priait déjà la « Vierge qui doit enfanter » avant même de connaître le Christ (1) ! Très souvent aussi, Marie a exprimé sa sollicitude au cours de l’histoire si mouvementée de ce pays. Dans chaque région, les chapelles, les basiliques, les cathédrales sont témoins des réponses qu’elle a données aux innombrables prières qui ont été faites à son Fils. Voici ce qu’écrivait à ce propos, en 1922, le pape Pie XI dans sa superbe lettre Galliam Ecclesiae filiam :
« Il est certain, selon un ancien adage, que le royaume de France a été appelé le “royaume de Marie”, et cela à juste titre. Car, depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à notre temps, Irénée et Eucher de Lyon, Hilaire de Poitiers, Anselme, qui de France passa en Angleterre comme archevêque, Bernard de Clairvaux, François de Sales, et nombre d’autres saints docteurs ont célébré Marie et ont contribué à promouvoir et à amplifier à travers la France le culte de la Vierge Mère de Dieu. À Paris, dans la très célèbre université de la Sorbonne, il est historiquement prouvé que dès le XIIIe siècle, la Vierge a été proclamée conçue sans péché.
L’immense affluence des fidèles accourant de loin chaque année, même de notre temps, aux sanctuaires de Marie, montre clairement ce que peut dans le peuple la piété envers la Mère de Dieu, et plusieurs fois par an la basilique de Lourdes, si vaste qu’elle soit, paraît incapable de contenir les foules innombrables de pèlerins.
La Vierge Mère en personne, trésorière auprès de Dieu de toutes les grâces, a semblé, par des apparitions répétées, approuver et confirmer la dévotion du peuple français. Bien plus, les principaux et les chefs de la nation se sont fait gloire longtemps d’affirmer et de défendre cette dévotion envers la Vierge. Converti à la vraie foi du Christ, Clovis s’empresse, sur les ruines d’un temple druidique, de poser les fondements de l’église Notre-Dame de Paris, qu’acheva son fils Childebert.
Enfin, Louis XIII consacre le royaume de France à Marie et ordonne que chaque année, en la fête de l’Assomption de la Vierge, on célèbre dans tous les diocèses de France de solennelles fonctions ; et ces pompes solennelles, nous n’ignorons pas qu’elles continuent de se dérouler chaque année. »