On ne doit pas en douter, la bienheureuse Mère et Vierge Marie, d'un cœur viril et par la détermination la plus constante, voulait livrer son Fils pour le salut du genre humain, de telle sorte que la Mère fût en tout conforme au Père. Et en cela, ce qu'il faut le plus louer et chérir, c'est qu'elle ait agréé que son Fils unique fût sacrifié pour le salut des hommes.
Et cependant, elle compatissait à ce point qu'elle eût volontiers, si cela avait été possible, pris sur elle tous les tourments que son Fils endurait. Vraiment donc, elle fut forte et tendre, douce et rigoureuse tout ensemble, avare pour elle-même, prodigue pour nous !
C'est donc elle qu'il convient d'aimer et de révérer par-dessus toutes choses, après la Trinité suprême et son Enfant très saint Notre Seigneur Jésus-Christ, dont aucune langue ne peut parvenir à exprimer le mystère divin...
St Bonaventure (1221-1274)