3 juillet – Allemagne, Cologne : saints Rois mages – Marpingen : apparitions du 3 juillet 1876 au 3 septembre 1877 (enquête en cours)

En 1187, Marie réconcilie Anglais et Français

CC0/wikimedia. Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion reçoivent les clés d'Acre. Enluminure issue des Grandes Chroniques de France de Charles V (vers 1370-1379), BnF, département des manuscrits.
CC0/wikimedia. Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion reçoivent les clés d'Acre. Enluminure issue des Grandes Chroniques de France de Charles V (vers 1370-1379), BnF, département des manuscrits.

Au printemps 1187, le Berry (Centre de la France) est le cadre de l'affrontement des Maisons de France et d'Angleterre. Le Bas-Berry est alors aux mains de l’Anglais Henri II Plantagenêt.

Ayant rassemblé son armée à Bourges, Philippe-Auguste, roi de France, marche sur Châteauroux, place forte voisine de Déols (Berry). Le fils d’Henri II Plantagenêt, Richard Cœur de Lion, met alors la place en état de défense et donne l'ordre à ses troupes de s'approprier l'ensemble des vivres qu'elles pourraient trouver, puis de brûler l'agglomération de Déols et de détruire le monastère.

Le samedi 30 mai 1187, à la tombée de la nuit, la situation devient critique. Les habitants déolois se regroupent devant le portail de l'église abbatiale, dont les portes sont closes. Leurs prières adressées à la Bienheureuse Vierge Marie, dont une sculpture peinte se trouve au-dessus du portail, provoquent les railleries de quelques cottereaux appartenant au corps d'armée de Richard. Une pierre, jetée par l'un des soldats sur la statue de la Vierge, brise le bras de l'Enfant Jésus. Le bras tombe à terre et un flot de sang jaillit de la pierre mutilée ! Quant à l'auteur du sacrilège, il s'effondre sans vie sur le sol.

La nouvelle se répand pendant la nuit parmi les soldats de Richard, créant une véritable psychose. Le lendemain, des chevaliers viennent constater le prodige. On se dispute les pierres tachées de sang comme de précieuses reliques, et on retrouve le bras de pierre, encore humide et rouge de sang. Un « illustre personnage » prend alors furtivement ce bras et l'enveloppe dans un voile ; en se mêlant à la foule, il parvient à dissimuler son larcin.

Le soir même, le comte Richard est sur les lieux. Il publie un édit punissant de mort quiconque oserait porter la main sur les biens de l'abbaye. Le roi d'Angleterre en personne, accompagné de ses fils, vient visiter le monastère.

Le miracle frappe très profondément les esprits. Richard Cœur de Lion non seulement n'incendie pas le bourg de Déols, mais en retire ses troupes, laissant à l'adversaire un sérieux avantage ! Mais l'émotion est aussi grande dans le camp français qu'elle l'est chez les Anglais ! Le fait est que la trêve observée par les deux armées immédiatement après le miracle détermine le roi de France à entrer en pourparlers avec Richard Cœur de Lion et peut-être avec Henri II lui-même. Ces longs pourparlers aboutissent le 23 juin à la conclusion de la paix.

Adapté de :

Jean Hubert, « Le miracle de Déols et la trêve conclue en 1187 entre les rois de France et d'Angleterre », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 96,‎ 1935, p. 285-300

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