16 avril – Dimanche de la Divine Miséricorde – Italie, Gênes : Notre-Dame des Vignes (1816) - Mort de sainte Bernadette Soubirous à Nevers, France (1879)

« Je suis entré à Lourdes par la porte de Nevers »

Le père André Cabes est, depuis 2015, recteur de l’église romaine de la Trinité-des-Monts. Prêtre du diocèse de Tarbes et Lourdes, il a longtemps dirigé le Service-Jeunes des sanctuaires de Lourdes, après une thèse de théologie sur le message de Lourdes, unique en son genreet il est professeur de théologie mariale. Extrait d’une entrevue avec lui sur le sens de Lourdes :

Q - Vous avez écrit, en ouverture de votre thèse de théologie : « Je suis entré à Lourdes par la porte de Nevers » : c'est en effet pendant sa vie religieuse à Nevers (centre de la France) que la voyante de Lourdes, sainte Bernadette, a mis en pratique le message de la Vierge. Quelles sont les clés de la sainteté de Bernadette ?

R - L’évêque de Tarbes, pour reconnaître l’authenticité des apparitions, s’est appuyé, comme premier argument, sur « la qualité du témoin ». « Avez-vous vu cette enfant ? », a-t-il pu dire, tout ému, à ses conseillers après avoir interrogé la voyante. Bernadette désarme par sa simplicité : elle déjouait les pièges en ne les voyant pas !

Un jour qu’elle se trouvait dans le bureau du commissaire avec sa mère, celle-ci, épuisée, manqua de se trouver mal. Le commissaire leur dit : « Il y a des chaises, asseyez-vous. » Bernadette alors s’assit par terre en tailleur : « Oh non, on les salirait ! » Elle voyait bien qu’à n’importe qui d’autre on aurait proposé de s’asseoir sans attendre l’approche du malaise ; mais là il s’agissait de pauvres. A Nevers, Bernadette gardera cette liberté de ton et d’allure. Elle saura ironiser à propos des témoignages qu’on lui demande pour de grands personnages : « Vous me montrez comme un bœuf gras ! » Elle saura surtout avancer dans la nuit avec patience et amour. Elle saura assumer la souffrance : « Je suis moulue comme un grain de blé ! »

On a pu être tenté de ramener Bernadette à Lourdes, mais il n’est guère facile de transporter son corps, intégralement conservé. Il faut s’éloigner de Lourdes et aller à Nevers, il faut laisser la lumière et accueillir le quotidien… Alors nous nous trouvons en compagnie de ce petit bout de femme, toute jeune, qui semble endormie ; mais elle parle encore et vous convie à ouvrir le cœur à une présence, à une annonce : (…) Ouvrez, vous aussi, votre cœur à l’Évangile ! Le quotidien vous apparaîtra illuminé par la grâce, vous serez, vous aussi, frères, sœurs, mères de Jésus !

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