La femme, toute femme, est comme le représentant ou l'ambassadeur de la féminité universelle : elle en est le « porte-parole » privilégié, et cette vocation de toute femme s'accomplit alors parfaitement - en effet ! - dans le « me voici » de Marie au nom et place de toute la féminité fondamentale.
Elle doit nous rappeler notre vocation à tous, et cette vocation est de soi religieuse, avons-nous dit : « Me voici ! » Comme le dit si justement Paul Evdokimov : « Dans la sphère religieuse, c'est la femme qui est le sexe fort. »
Dès lors, pour une femme - à condition qu'elle y soit appelée - la consécration religieuse de toute sa personne est une mise en valeur privilégiée de son être profond, de ce qu'elle est, de ce qu'elle représente dans le tout de l'Église et du monde.
Ainsi donc, la sainteté, qui est le but ultime de l'Église, est fondamentalement féminine... parce que la sainteté est spécifiquement une affaire d'épouse et d'épousailles.
Elle est tout entière contenue dans le « me voici », intime, total, définitif, à Dieu.
Dieu n'est pas connu - dans le sens biblique du mot - d'une façon conceptuelle, intellectuelle, mais « nuptialement », nous dit la tradition orientale, c'est-à-dire par tout notre être livré au trois fois Saint dans le « me voici »(2).
Père Yves Fauquet, Capucin, l'un des commentateurs et annotateurs de la Bible du Chanoine Osty. Il a écrit un livre sur le « Voici et me voici » dans la Bible. (ed. Anne Sigier, Canada).
Extraits de Voici et me voici dans la Bible, éditions Anne Sigier, Paris 2003.
(2) L'auteur poursuit en expliquant que l'ordination des femmes provoquerait une oblitération, un oubli de la vocation de la création, de l'humanité et de l'Église ; ce que Jean-Paul II a dit dans son Encyclique Mulieris dignitatem.