La dévotion du rosaire, déjà en usage chez les Cisterciens dès le XIIe s., s’est développée sous l’influence des Dominicains, à partir du XIIIe s et jusqu’au XVe siècle.
Selon la tradition, saint Dominique de Guzmán, le fondateur de l’ordre des Dominicains, reçut de la Vierge Marie, au cours de plusieurs apparitions, le rosaire comme un présent pour convertir les pécheurs. Il demanda ainsi à ses religieux de porter un chapelet à leur ceinture. De nombreuses représentations artistiques mettent ainsi en scène la Vierge Marie confiant le rosaire à saint Dominique.
L’essor de la piété mariale fut également lié à la grande peste de 1349, et c'est au siècle suivant que cette prière prit le nom de rosaire. Le nom de « rosaire », issu du latin médiéval rosarium, désigne une guirlande de roses dont on couronnait la Vierge Marie, la rose étant un symbole marial.
Au XVe s, le chartreux Dominique de Prusse inventa et proposa aux fidèles une forme de psautier marial dans laquelle il n'y avait que 50 Je vous salue Marie, chacun suivi d'une « clausule ». Les clausules sont de petits ajouts à la prière du Je vous salue Marie, qui suivent le nom de Jésus et aident à la méditation du mystère en cours. Le double principe du rosaire unissant la Vierge Marie et le Christ est ainsi approfondi.
Le dominicain Alain de la Roche (1428-1478), véritable apôtre du rosaire, fit un grand travail de promotion du Psautier marial, par sa prédication et par les confréries du rosaire qu'il fonda, et qui eurent un immense succès jusqu’en Italie et dans toute l’Europe occidentale. C’est à cette époque que le nom de « Chapelet de la Bienheureuse Vierge Marie » commença à être employé.
Un peu plus tard, le dominicain Alberto Castellano (1450-1523) simplifia le rosaire ; il choisit 15 passages évangéliques pour la méditation, et ajouta la courte prière de la fin de l’Ave Maria.
Isabelle Rolland
Dans le livret Le rosaire présent du Ciel et chemin de sainteté