Le Liban continue à panser ses plaies après l’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth le 4 août 2020, faisant plus de 180 morts et de 6500 blessés. Trente ans après la fin de la guerre civile, le pays du Cèdre demeure extrêmement fragile, cette catastrophe s’ajoutant à une longue série de drames et de difficultés souvent liées aux pressions extérieures.
Cependant, dans l’histoire comme dans l’actualité, le peuple libanais a démontré sa résilience, sa capacité à rebondir, à reconstruire. La motivation de cet élan se trouve souvent dans la foi profonde de nombreux Libanais. Tout comme l’attachement à saint Charbel, dont le rayonnement au Liban est comparable à celui de Padre Pio en Italie, la piété mariale constitue un lien fort au-delà des frontières confessionnelles entre chrétiens et musulmans.
De très nombreux Libanais vouent une intense dévotion à la Vierge Marie, représentée en de multiples lieux, dans les rues, les maisons, et bien sûr dans les églises et les sanctuaires. Les tragédies multiples vécues par le Liban au fil des décennies, de la famine de 1915-1918 à la guerre de 1975-1990, n’ont pas empêché les Libanais de se tourner vers Marie pour se rapprocher de Dieu.
L’actualité récente donne aussi des illustrations de cet ancrage spirituel du Liban. Le traumatisme de l’explosion du 4 août reste vif dans la population libanaise, mais de nombreux habitants de Beyrouth se considèrent comme des miraculés. Le bilan aurait en effet pu être bien plus lourd, compte tenu de la puissance de la déflagration. Beaucoup affirment avoir été protégés par la Vierge Marie, et même certains de ceux qui ont subi des blessures, des deuils et des pertes matérielles voient Marie comme une médiatrice de guérison et de consolation divine.