Le 6 janvier 1412, écrit Mgr Debout, les habitants de Domrémy sont rentrés chez eux après avoir assisté aux offices de la belle fête de l’Épiphanie. Soudain, à chaque foyer, sans qu’aucun motif extérieur ait pu y donner lieu, un souffle d’allégresse pénètre les cœurs ; étonnés, les bons villageois s’interrogent, ouvrent les portes, se mettent sur le seuil de leurs chaumières, examinent le firmament.
C’est en vain : rien ne révèle la cause du sentiment de bonheur qu’ils éprouvent. Et voici que des êtres sans raison eux-mêmes partagent cette exubérance, les coqs battent des ailes et pendant deux heures font entendre des sons sonores et prolongés. Que se passe-t-il donc ?
Jeanne d’Arc est née, comme la divine réponse aux supplications que ne cessent de faire rois et peuples depuis un siècle. « Je suis venu au Roi de France de par la Bienheureuse Vierge Marie », dira-t-elle à ses juges. Le lieu des délices de son enfance est un sanctuaire rustique des environs : Notre-Dame de Bermont.
La Vierge Marie dans l’Histoire de France
Marquis de la Franquerie – p. 95