Le « oui », le « fiat » de la Vierge Marie n’a pas été prononcé par un cœur fermé, engourdi, mais par un cœur disposé à la concentration et à la veille. Même prononcé par une humble et très jeune femme, ce « oui » sponsal a été l’expression d’un cœur simple et profond. Marie est la Mère de Dieu non seulement parce qu’elle a donné physiquement la vie à Jésus, mais parce que, avant de le concevoir dans ses entrailles, elle l’a écouté avec l’oreille et conçu dans son Cœur. Elle est Mère parce qu’elle écoute et accueille le Fils et le laisse vivre tel qu’il est, et non pas parce qu’elle le porte en elle et lui donne le jour.
Le « oui » de Marie a été l’expression de la liberté de cette Vierge pure, féconde et consciente d’appartenir à une histoire, à une grande histoire, qui apportait Dieu au monde.
Un fait est historique non seulement parce qu’il advient dans le temps mais parce qu’il se produit dans un lieu.
Le temps est indiqué de cette façon : « Élisabeth était au sixième mois de la conception de saint Jean-Baptiste. » Cet épisode précède celui dont parle l’Évangile de ce jour. Or, au sixième mois, on n’est pas complet. Le Baptiste représente l’Ancien Testament et la promesse. On remarquera que l’Annonciation fait s’accomplir la promesse avec quelque anticipation. Et quand se réalise-t-elle ? Au sixième mois, lorsqu’elle n’est pas encore mûre. Ce qui, pour moi, signifie que la réalisation d’une promesse ne dépend pas uniquement de Dieu. Dieu a bien fait la promesse, il pourrait même la réaliser sur-le-champ. En fait, il la réalise au sixième mois, il attend seulement que quelqu’un dise « oui, qu’il me soit fait selon ta Parole, j’accueille la Parole ». En somme, depuis toujours, Dieu est « oui » pour l’homme.
Quand, finalement, nous aussi nous disons « oui », comme l’a fait la Vierge, c’est alors qu’elle s’accomplit. Nous devenons nous aussi des personnes mûres, complètes, lorsque nous disons « oui » à Dieu. Alors n’attendons pas demain pour dire « oui ».
Mgr Francesco Follo
Observateur permanent du Saint-Siège à l'UNESCO, à Paris
17 décembre 2020 - Zenit