Le Seigneur, dit l'Écriture, fut ému d'une grande compassion lorsqu'il vit cette veuve sortir de la ville en suivant le cortège funèbre de son fils. Sans doute, avec sa prescience divine et connaissant à l'avance sa destinée personnelle, a-t-il pensé à sa propre Mère, la Très-Sainte Vierge Marie. Un jour viendrait où sa Mère, privée de son protecteur, saint Joseph, sortirait d'une autre ville - Jérusalem - afin d'aller enterrer son Fils unique.
Le Seigneur a perçu le profond chagrin de la veuve de Naïm. Il a senti sa souffrance - comme il sent toutes nos souffrances - et il a accompli ce miracle extraordinaire de ressusciter son fils.
Ne pensons pas que Dieu veuille accomplir de tels miracles pour chaque disparition tragique, parce que, comme l'a dit Jésus, son « Royaume n'est pas de ce monde ». Mais là où le miracle extérieur n'arrive pas, existe toujours la possibilité d'un miracle intérieur. Les épreuves ou les pertes les plus douloureuses peuvent être restaurées dans le cœur humain. Dans ce temple secret de notre être physique, la guérison du cœur, la réparation de l'esprit et même la résurrection de l'âme sont toutes possibles !
La différence entre nous et la veuve de Naïm n'est pas le degré de notre douleur, mais le fait que son miracle s'est produit dans le monde visible du quotidien et de la mort. Nos miracles se produisent dans le for intérieur de la personne, où le changement se produit pour l'éternité et pas seulement pour la durée de notre vie terrestre.
Son Éminence l'Archevêque Elpidophoros, Archidiocèse grec orthodoxe d'Amérique
Homélie donnée le 10 octobre 2021, à Naples, Floride (Etats-Unis)