Le père Philippe Kahake, prêtre du diocèse de Bafoussam, au Cameroun, nous donne le témoignage de sa vocation reçue par Marie :
« Je suis né le 5 mars 1959 à Bafoussam. J’ai été baptisé le jour de ma naissance et ordonné prêtre par Mgr André Wouking le 1er juillet 1989 à Bafoussam — Cameroun.
Mes parents étaient très croyants. En famille, on priait chaque matin avant d’aller à la messe du matin et chaque soir avant le coucher. J’observais beaucoup les prêtres et j’étais frappé par le sens du service qu’ils rendaient à tout le monde. Et pendant la messe, l’attitude pieuse du prêtre sur l’autel et surtout la fraction du pain étaient des moments inexprimables pour moi ; je décidai donc de devenir comme eux.
En classe de 5e, je confiais à une religieuse en Europe, Sœur Marie Pierre, mon intention de devenir prêtre. Elle m’a dit : « Confie ta vocation à la Sainte Vierge Marie, elle t’aidera ». Dès lors, dans toutes mes prières, pendant toutes les messes, je parlais avec la Vierge Marie de ma vocation de devenir prêtre et lui demandais de protéger cette vocation afin que rien ne la détourne.
J’ai connu et connais encore beaucoup de difficultés dans mon parcours et ma vie sacerdotale. Au début, j’ai eu des oppositions de certains membres de ma famille qui me disaient que c’est moi qui porterais financièrement la famille parce que j’étais brillant à l’école. J’ai fréquenté le lycée classique de Bafoussam ; certains professeurs transformaient leur cours en pamphlet contre l’Église catholique pour me décourager.
J’ai notamment eu de sérieux problèmes lorsque j’étais curé d’une paroisse où il y avait une grande prison politique à l’époque : Matoum. Je m’y rendais très régulièrement, j’avais observé la souffrance des prisonniers et surtout de nombreuses entraves aux droits de l’homme. Il fallait bien mener une action pour amener les responsables à respecter les droits du prisonnier.
Mais cela n’efface pas les joies que j’ai connues pendant mon parcours et qui sont tellement grandes, exaltantes et même enivrantes. D’abord la joie d’être prêtre de Jésus-Christ, la joie de parler de Jésus, de poser ses gestes, de célébrer chaque jour l’Eucharistie.
Ma joie est d’exercer mon ministère dans des conditions très difficiles mais exaltantes. Ma joie est d’accueillir, d’accompagner et de former des enfants démunis, déshérités, orphelins. À cet effet j’ai fondé un orphelinat, qui, depuis 31 ans, a déjà accueilli plus de 300 enfants qui sont aujourd’hui pour la plupart insérés dans la société. Qu’il est beau de servir Jésus en servant ses frères et sœurs. »