Un chef de tribu vénézuélien, choisi par Notre Dame pour évangéliser les Indiens Coromoto, fut un Jonas (1) des temps modernes qui chercha de toutes ses forces à fuir sa mission, mais finit par l’accomplir.
Par deux fois, la Vierge lui est apparu, lui demandant de se faire baptiser. Par deux fois, il résista. Lorsqu'elle lui apparut pour la première fois en 1651, le chef s’initia à la foi chrétienne avec d'autres membres de la tribu, mais, inquiet de savoir si le fait de se convertir affecterait son rôle de chef, il ne voulut pas se faire baptiser et influença d’autres membres à l’imiter. Certains se firent quand même baptiser, mais beaucoup suivirent l’exemple du chef. Ensuite, la Vierge lui apparut à nouveau en 1652, mais il ignora encore une fois sa demande.
Cependant, la Sainte Mère ne se déclara pas vaincue. Voyant qu’on refusait de l’écouter, elle prit congé, mais laissa d’abord dans la main du chef une toute petite image d'elle-même tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux. (L'image fait moins d'un pouce de haut.) Quelque temps après, le chef fut mordu par un serpent venimeux et fut sur le point de mourir. Se souvenant de l'apparition et de la promesse de Marie que s'il se faisait baptiser, il irait au Ciel, il demanda d'urgence à être baptisé.
La nouvelle de l’apparition de la belle Dame se répandit rapidement, et on commença à l’invoquer. Les autres Coromotos furent baptisés peu après que le chef se soit complètement converti. On construisit une église en l'honneur de Notre Dame de Coromoto dans la ville voisine de Guanare (Venezuela) vers les années 1700. Plus tard, dans les années 1980, un sanctuaire fut construit à l'endroit de l'apparition de 1652.
Depuis, les deux églises ont été élevées au rang de basiliques mineures. Une grande statue de Notre-Dame de Coromoto se trouve dans le sanctuaire, ainsi que la relique originale.
Notre Dame de Coromoto a été déclarée patronne du Venezuela par les évêques du pays en 1942 puis par le pape Pie XII en 1949.
(1) Cf Bible : Livre de Jonas, 2, 1-11