Pour saint Jean-Paul II, le 11 septembre n’était pas seulement, même peut-être pas d’abord le souvenir de la tragédie des Tours jumelles de New York, mais la mémoire de l’intercession victorieuse de la Vierge Marie au secours de Vienne (Autriche) assiégée par les Turcs, le 11 septembre 1683 (1). Mais c'est justement après le 11 septembre 2001 qu'il a perçu la nécessité de rétablir la fête du saint nom de Marie, qui avait été instituée en ex-voto pour cette victoire, puis supprimée - faute de mémoire des événements - au XXe s.
L’Eglise fête donc le saint Nom de Marie le 12 septembre, au lendemain de l’anniversaire d’une victoire polonaise du 11 septembre 1683. Les saints ont traditionnellement invoqué le Nom de Marie, à l'instar de saint Bernard, comme refuge dans les épreuves. C’était un motif spirituel. Mais Karol Wojtyla connaissait bien les raisons historiques aussi : elles impliquent l’histoire de sa patrie, la Pologne, et de l’Europe, comme en témoignent les fresques de la « chapelle polonaise » de la basilique de la « sainte maison » à Lorette.
(1) Jean III Sobieski, roi de Pologne de 1674 à 1696 et grand-duc de Lituanie, est un héros national polonais, notamment en raison de sa victoire sur les Turcs devant Vienne en 1683.
Anita Bourdin
11 septembre 2014 (Zenit.org)