Dans une entrevue pour le magazine français Famille Chrétienne, on pose la question au père de Menthière (1) : « La Vierge Marie est-elle un modèle imitable ? Comme elle était préservée du péché originel, il lui était facile d’accomplir pleinement la volonté de Dieu… »
Réponse du père de Menthière : « Souvenons-nous de la réaction d’humeur de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. A son époque, les sermons sur la Vierge Marie décrivaient à outrance les prérogatives de la Reine du Ciel. On montre la Sainte Vierge inabordable, se plaignait la petite Thérèse, il faudrait la montrer imitable, pratiquant les vertus cachées, dire qu’elle vivait de foi comme nous.
Sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le concile Vatican II hérite de Thérèse. Il décrit en effet le pèlerinage dans la foi de la Vierge Marie. Jésus n’a-t-il pas dit : Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les Cieux, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. Nous pouvons donc devenir la mère du Seigneur en faisant, comme Marie, la volonté du Père.
En cela, Marie est parfaitement imitable. Alors qu’Adam et Eve, créés immaculés, ont péché, la Vierge sainte n’a pas failli et a conservé intacte la pureté originelle dont Dieu l’avait revêtue. D’autre part, ajoute avec audace la petite Thérèse, nous sommes plus heureux qu’elle, car…elle n’a pas eu de Sainte Vierge à aimer !... C’est une telle douceur de plus pour nous, une telle douceur de moins pour elle ! »
(1) Prêtre catholique français. Curé de paroisse et chargé de cours à l'école cathédrale de Paris, il est l'auteur d'ouvrages relatifs à la foi catholique
Famille Chrétienne de la semaine du 10 au 23 août 2019