Lorsque Marie vivait sur terre, elle ne pouvait se trouver simultanément à Nazareth et à Cana. Maintenant qu’elle est entrée pour toujours, corps et âme, dans la gloire du Ciel, elle est complètement libérée des limitations de l’espace et du temps : elle est intimement présente à tous les membres du Corps mystique de Jésus.
La vraie dévotion mariale ne consiste pas d’abord à multiplier les Ave Maria, mais à prendre l’habitude de vivre sous le sourire de Marie. Depuis son Assomption, son visage est transfiguré. « Les yeux pleins de miséricorde », qu’elle ne cesse de poser sur nous comme nous le lui chantons dans le Salve Regina, sont des yeux qui rayonnent d’un merveilleux sourire.
« Maman, on fait tout mieux quand on sait que tu es là ! » Ce mot d’enfant illustre à sa manière ce que devient une vie chrétienne quand elle se laisse illuminer par ce sourire maternel. C’est ce sourire qu’ont entrevu Bernadette Soubirous à Lourdes, en 1858, et Thérèse Martin à Lisieux, en 1883. Certes, ni l’une ni l’autre n’ont contemplé toute la plénitude de la tendresse maternelle de Marie. Si elles l’avaient vue, elles en seraient mortes de bonheur.
Ce n’est qu’au Ciel que nous verrons enfin totalement de quel amour infini nous sommes aimés par Dieu, par la Vierge Marie et par tous les saints et saintes du Paradis. Mais ces deux filles de France ont aperçu quelque chose du sourire de Marie et elles en ont été bouleversées.
Père Pierre Descouvemont
Dans Marie au cœur de nos vies, Paris, Cerf, 1999, p. 25-26.
Ancien professeur de philosophie, aumônier de jeunes, conseiller national des équipes Notre-Dame, le père Descouvemont anime aujourd’hui retraites et émissions de radio sur les ondes françaises.