Ne nous arrêtons pas ici au rôle de la mère, (Marie mère de Jésus), mais à la décision de l'enfant (Jésus, Dieu le Fils) qui s'est fait homme de la façon qu'il voulait et pouvait. (...)
Le Seigneur Jésus-Christ est venu supprimer nos maladies, et non les contracter ; porter remède à nos vices, et non les subir ; il est venu pour purifier toute corruption et pour guérir nos âmes de l'infection de leurs ulcères ; c'est pourquoi il a fallu qu'il naquît dans des conditions nouvelles, lui qui apportait à nos corps la grâce nouvelle d'une pureté sans tache.
Il a fallu que l'intégrité de l'enfant gardât dans sa fraîcheur la virginité de la mère, et que la vertu infuse de l'Esprit-Saint lui conservât cet agréable asile de la pudeur, ce séjour de la sainteté : car il avait décidé de relever nos ruines, de réparer nos brèches et de donner à la chasteté un surcroît de force pour vaincre les attraits de la chair ; de la sorte, la virginité, qui, en tout autre, est incompatible avec la maternité, allait pouvoir être imitée par tous ceux qui naîtraient de nouveau.
Saint Léon le Grand
Extraits du 2e sermon de Noël, Sources Chrétiennes 22, par J. Leclercq, Cerf, Paris, 1947, p. 75-79