La Maternité virginale de Marie apparaît comme la plus haute révélation des possibilités offertes à l'humanité par la grâce divine, tout comme la Paternité de Dieu est la révélation suprêmes de la divinité. Que Dieu soit Père, en effet, comme nous le révèle l'Évangile, ce n'est pas seulement une expression de ses rapports avec ses créatures dans ce qu'ils ont de plus généreux. C'est l'expression du fait que la générosité qu'il nous a témoignée n'est qu'un reflet et qu'une dérivation de la générosité sans borne qui est le fait de sa vie transcendante. De toute éternité, dans sa nature la plus intime, Dieu est Père. C'est dire qu'il est amour, amour non seulement créateur, mais donné, qui se donne soi-même, dont le don de soi-même est sa vie. Marie est la créature qui réalise le plus parfaitement l'image divine, tout en demeurant au plan de la créature, parce qu'elle est Mère comme Dieu est Père (...) Autant la Paternité est le propre de Dieu, autant la Maternité apparaît comme le propre de la créature. (...) Cependant Dieu est Père dans un sens d'une perfection transcendante, en ce qu'il n'a besoin du concours d'aucune mère pour engendrer, pas plus que de matière pour créer... Marie porte au contraire au maximum le caractère, propre à la créature, de totale dépendance envers Dieu. Sa maternité l'exprime, qui non seulement reçoit du Père d'engendrer, mais reçoit d'engendrer un Fils préexistant et lui-même tout transcendant. Toutefois le caractère virginal de sa maternité lui vaut cette perfection insolite de communiquer à son Fils non seulement comme la moitié de l'humanité qu'il fera sienne, mais celle-ci toute entière. Ainsi, comme Dieu est Père dans un sens absolu, Marie est Mère dans une plénitude qui n'est accessible à aucune autre femme. Tout entier Fils du seul Père céleste par sa divinité, Jésus sera tout entier Fils de sa seule Mère terrestre par son humanité.