Puisse la Vierge Mère de Dieu, Vénérables frères, réaliser nos vœux et nous obtenir à tous le véritable amour envers l'Église ! Puisse nous exaucer la Vierge Mère dont l'âme très sainte fut, plus que toutes les autres créatures de Dieu réunies, remplie du divin Esprit de Jésus-Christ ; elle qui accepta « à la place de la nature humaine toute entière qu'un « mariage spirituel unit le Fils de Dieu et la nature humaine » (saint Thomas III, q. XXX, a. I). Ce fut elle qui, par un enfantement admirable, donna le jour au Christ Notre-Seigneur, source de toute vie céleste et déjà revêtu en son sein virginal de la dignité de Chef de l'Église, ce fut elle qui le présenta nouveau-né aux premiers d'entre les juifs et les païens qui étaient venus l'adorer comme Prophète, Roi et Prêtre. Ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, toujours très étroitement unie à son Fils, le présenta sur le Golgotha au Père éternel, en y joignant l'holocauste de ses droits et de son amour de mère, comme une nouvelle Ève, pour tous les fils d'Adam qui portent la souillure du péché originel ; ainsi celle qui corporellement était la mère de notre Chef devint spirituellement la mère de tous ses membres, par un nouveau titre de souffrance et de gloire. Ce fut elle qui obtint par ses prières très puissantes que l'Esprit du divin Rédempteur, déjà donné sur la croix, fût communiqué le jour de la Pentecôte en dons miraculeux à l'Eglise qui venait de naître. Ce fut elle enfin qui, en supportant ses immenses douleurs d'une âme pleine de force et de confiance, plus que tous les chrétiens, vraie Reine des martyrs, compléta ce qui manquait aux souffrances du Christ... pour son corps qui est l'Église (Col. I, 24), elle qui entoura le Corps mystique du Christ, né du Cœur percé de notre Sauveur de la même vigilance maternelle et du même amour empressé avec lesquels elle avait réchauffé et nourri de son lait l'Enfant Jésus de la crèche.