Pas de la manière dont nous l'entendons. Nous, nous avons à nous séparer des créatures et de nous-même, nous avons à faire abnégation de nos penchants. Mais Notre-Dame est emportée par la splendeur de la vérité qui rayonne en elle ; entraînée par l'amour, elle se donne, elle souffrirait de ne pas se donner. Est-elle capable de faire une réserve, d'avoir une hésitation ? Évidemment non. Le croire et le soupçonner serait un blasphème. Mieux qu'aucune créature humaine, Marie sait que la créature appartient à son Créateur. Puis l'Humanité qu'elle possède au-dedans d'elle-même et qu'elle berce plus tard entre ses bras, n'a sa raison d'être que dans le grand sacrifice du Calvaire. Alors non seulement elle veut se donner, mais elle veut se donner sans réserve pour partager le sort de cette Humanité du Rédempteur, de l'Agneau qui portera les péchés du monde en s'immolant sur la Croix. C'est ainsi qu'elle pratique le renoncement.