Certes, un chrétien doit aimer son corps comme une image vivante de celui du Sauveur incarné, comme issu, de même tige avec icelui, et par conséquent lui appartenant en partage et consanguinité, surtout après que nous avons renouvelé l'alliance par la réception réelle de ce divin corps du Rédempteur, au très adorable sacrement de l'Eucharistie, et que par le baptême, confirmation et autres sacrements, nous nous sommes dédiés et consacrés à la souveraine bonté. Mais quant à la très sainte Vierge, ô Dieu, avec quelle dévotion devait-elle aimer son corps virginal, non seulement parce que c'était un corps doux, humble, pur, obéissant au saint amour, et qui était tout embaumé de mille sacrées suavités; mais aussi parce qu'il était la source vivante de celui du Sauveur, et lui appartenait si étroitement d'une appartenance incomparable. C'est pourquoi quand elle mettait son corps angélique au repos du sommeil : Or sus, reposez, disait-elle, ô tabernacle de l'alliance, arche de la sainteté, trône de la Divinité ; allégez-vous un peu de votre lassitude, et réparez vos forces par cette douce tranquillité.