L’Immaculée Conception est le premier fruit de la folie d’amour de Dieu

Le péché est second, il n'a qu'une existence de parasite, celle que nous lui offrons en l'hébergeant dans une existence faite seulement pour la vie et pour la lumière. Notre être véritable prend ses racines en Dieu. D'où le grand ouvrage de la conversion, du retournement vers l'origine, non pour revenir au sein maternel, mais pour nous laisser enfanter en vérité, en permettant à l'Esprit d'œuvrer en nous comme dans le sein de Marie, par sa foi. Il nous faut donc accepter la Pâque, le passage dans l'univers de la grâce, l'univers de Dieu. C'est toute une refonte de notre être qui s'opère dans les ténèbres du samedi saint. Le monde habituel disparaît à nos yeux avec ses exigences de succès visible, de compétition réussie. L'homme s'ouvre aux appels d'une existence vécue sous le signe de la communion. Je crois que les individus et la société même ne pourront faire l'économie de ce rappel à la vie reçue par grâce. Marie immaculée est la figure achevée du monde nouveau qui tient seulement par la confiance en un Dieu qu'aucune ténèbre ne peut vaincre, un Dieu dont la miséricorde est vérifiée au vu du sang et de l'eau qui coulent du côté ouvert par la lance du péché des hommes, un Dieu dont on ne peut maintenant douter qu'il n'est que don et pardon. L'Immaculée Conception est le premier fruit de cette folie de l'amour. L'Église croit à ce processus du pardon sans cesse reçu et partagé. Avec l'Immaculée, sa mère et son modèle, elle se laisse revêtir de la robe nuptiale de la miséricorde : elle ne peut sans cela s'asseoir au festin des noces, au repas de l'Alliance nouvelle. Et comme l'Église, notre monde doit maintenant se laisser plonger dans la grâce de cette vie nouvelle. Il doit choisir entre, d'un côté la stérilité d'un vain orgueil qui alterne avec le découragement, et de l'autre la fécondité de la vie reçue par la grâce du pardon.