Moi, Julienne, femme laïque, amie des Servites, j'ai toujours été fascinée par leur vie évangélique et apostolique: témoigner de l'Évangile en communion fraternelle, vivre au service de Dieu et du prochain, les yeux fixés sur sainte Marie, Mère et Servante du Seigneur. Le mystère du Royaume, le mystère de la mort, m'ont toujours interrogée. Quel sens donner à l'existence? Vivre pour quoi? J'étais si touchée par les réponses du Fils de l'homme au dernier jugement : « Amen, je vous le dis: chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (...)». Je sentais le poids de ma responsabilité: le Seigneur est présent en chaque personne affamée, assoiffée, étrangère, nue, malade, emprisonnée, ...; il fallait le servir. Je me sentais coupable.(...) Je me souviens, un jour que j'étais angoissée, je demandai à mon oncle Alexis (*): « Que pourrai-je dire au Seigneur au jour du Jugement dernier? ». Il me répondit, avec calme: « Tu sais, la demande du Seigneur, à la fin, ne sera pas: "Combien de fois as-tu commis tel péché ou fait telle omission ...?" mais plutôt, simplement, "Jusqu'à quel point as-tu aimé?". En dernier lieu, c'est sur l'amour que nous serons tous jugés ». Ce fut pour moi une découverte. Sur la terre, j'étais appelée à aimer, simplement, à faire toute chose avec amour! À partir de ce moment-là, je désirai à tout prix donner ma vie à Dieu, comme mon oncle, par amour, au service de la Vierge Marie, et j'avais tellement hâte de porter l'habit des Servites. (*) Saint Alexis Falconieri, un des septs fondateurs des servites de Marie.