En 1770, alors qu'elle n'a pas encore deux ans, Anne-Marie Rivier est victime d'un grave accident: elle tombe du lit superposé dont elle occupe le rang supérieur. Dans sa chute, elle se fracture la hanche et, désormais, même avec des béquilles, elle ne peut se tenir debout. Dans son infirmité, elle se traîne à terre et sa maman la porte chaque jour à la chapelle des Pénitents, où l'on vénère une très ancienne statue de la Pietà. Au cours de ces visites, la maman explique à son enfant qui est cette Mère en pleurs dont le Fils, descendu de la Croix, gît dans ses bras. L'amour du Christ et de sa Mère, le désir de faire quelque chose pour eux, l'horreur des péchés qui sont la cause de leurs souffrances, et, surtout, une confiance absolue en Marie, pénètrent peu à peu dans le coeur tendre et généreux de la fillette. Un jour, sans ambages, elle déclare à sa mère: «La Dame de la chapelle me guérira!» Le 31 juillet 1777, Anne-Marie, qui a alors neuf ans, tombe dans l'escalier et se fracture une cuisse. Le chirurgien, appelé d'urgence, remet l'os en place. Après le départ du médecin, madame Rivier, animée par la foi qui soulève les montagnes, enlève le bandage et frotte la jambe accidentée avec l'huile de la lampe de Notre-Dame de Pradelles. Le lendemain, le membre est désenflé. Le 15 août suivant, un de ses oncles dit à l'enfant: «Lève-toi et essaie de marcher». Anne-Marie se lève et marche sans ses béquilles! Elle pousse un cri de joie: «La Sainte Vierge m'a guérie! La Sainte Vierge m'a guérie! » Dans l'excès de sa joie, elle raconte partout les merveilles réalisées par Marie en sa faveur.