Au XVIe siècle, un paysan de la région du Tyrol, souffrant d'une grave maladie mentale, se recommanda dans ses instants de lucidité à la Mère de Dieu et fut guéri de son terrible mal. En signe de reconnaissance, à 1500 mètres d'altitude, il construisit une petite chapelle qu'il orna d'une statue de la Mère des Douleurs. La statuette était faite d'une pierre ressemblant à de l'albâtre et il l'avait trouvée, à son grand étonnement, dans le sol en creusant les fondements. Le prince-évêque et le Chapitre de Trente s'intéressèrent au pèlerinage naissant et chargèrent les Servites de la garde du sanctuaire ; ceux-ci y érigèrent une grande église et un asile de pèlerins. Les braves Tyroliens s'y rendirent même en hiver au risque d'être bloqués par les neiges. Mais bientôt les temps s'assombrirent : un gouvernement pénétré de l'esprit du XVIIIe siècle déclara l'église « superflue », chassa les moines et vendit leurs biens. On alla jusqu'à ordonner la destruction de l'église et du couvent. Heureusement le nouveau propriétaire ne suivit pas ces instructions mais transforma les bâtiments en grange et en écurie. Le peuple dans sa fidélité ne se laissa pas arrêter par cette profanation et continua de s'y rendre en petits groupes et à prier devant l'église. Lorsque cette période d'irréligiosité fut passée, les Servîtes rachetèrent couvent et église et le rude chemin de montagne s'anima de nouveau de pieux pèlerins. Aujourd'hui l'affluence est si grande que chaque année un quart environ de la population de langue allemande du Tyrol méridional se rend en pèlerinage à la Mère des Douleurs de Weissenstein.