L'histoire de la statue de Notre-Dame de Madhu est particulièrement poignante. Au début de la persécution hollandaise, le petit village de Mentai vénère Marie sous le vocable du Saint Rosaire. Les hordes hollandaises doivent faire cesser ces superstitions papistes. Déjà elles encerclent l'église. Mais de courageux Chrétiens réussissent à passer la ligne, emportant avec eux leur statue vénérée. Où la cacher sinon dans la jungle impénétrable ? C'est là qu'on la retrouvera après la persécution, dans une petite chapelle branlante. Le pèlerinage est fondé. En plein cœur de la jungle, à une profondeur de 60 kilomètres environ, une immense oasis accueille les pèlerins. Les Oblats de Marie doivent à Notre-Dame du Saint Rosaire l'un des plus considérables monuments de l'Orient. Cette église avec ses vérandas latérales et son portique s'étend sur une aire de 75 mètres de long et 22 de large. (...) La douce Reine de céans ne peut rester insensible à tant de pieuse ardeur. Au sanctuaire de Notre-Dame s'accomplit le miracle permanent de la préservation générale de la foule. De même que la contagion, flottant dans les piscines de Lourdes où les plus grands malades ont été plongés, ne se communique à personne, ainsi les pèlerins de Ceylan peuvent impunément circuler dans la jungle de Madhu sans y redouter la morsure du serpent, la griffe de l'ours, la foulée de l'éléphant ! Bien plus, à Lourdes de France, l'Immaculée suscita une source froide pour opérer des guérisons corporelles et pour acheminer aux piscines invisibles de la grâce. A Madhu, Lourdes de Ceylan, la Vierge du Rosaire conféra à la poussière du sol qui porte son sanctuaire la vertu de guérir la morsure des serpents (...) ! Mais le grand ouvrage de Notre-Dame de Madhu, c'est le salut des pécheurs. Trente ou quarante prêtres confessent des jours durant au confessionnal ; des phalanges de catéchumènes se lèvent, des processions se forment (...), bref une vie mariale ardente anime le sanctuaire.