A propos des fondements de la vie intérieure, on ne peut traiter de l'action du Christ, médiateur universel, sur son Corps mystique, sans parler aussi de l'influence de Marie médiatrice. Plusieurs, disions-nous, se font illusion, qui prétendent parvenir à l'union à Dieu sans recourir constamment à Notre-Seigneur, qui est la voie, la vérité et la vie. Il y aurait aussi une erreur à vouloir aller à Notre-Seigneur sans passer par Marie, que l'Église appelle, dans une fête spéciale, Médiatrice de toutes les grâces. (...) Sans aller jusqu'à cette déviation, il est des catholiques qui ne voient certainement pas assez la nécessité de recourir à Marie pour arriver à l'intimité du Sauveur. Le Bienheureux Grignion de Montfort parle même de « Docteurs qui ne connaissent la Mère de Dieu que d'une manière spéculative, sèche, stérile et indifférente ; qui craignent qu'on abuse de la dévotion à la Sainte Vierge, qu'on fasse injure à Notre-Seigneur en honorant trop sa sainte Mère. S'ils parlent de la dévotion à Marie, c'est moins pour la recommander que pour détruire les abus qu'on en fait »; ils semblent croire que Marie soit un empêchement pour arriver à l'union divine. Il y a, dit le Bienheureux, un manque d'humilité à négliger les médiateurs que Dieu nous a donnés à cause de notre faiblesse. L'intimité avec Notre-Seigneur dans l'oraison nous sera beaucoup facilitée par une vraie et profonde dévotion à Marie.