En contemplant, par la foi, les grandeurs et la béatitude de Marie au saint jour de la résurrection de son Fils, entrez dans les sentiments d'une joie vive, pure et surnaturelle. Cette joie n'a rien qui dissipe l'esprit, rien qui altère la pureté du cœur; tout au contraire, elle nous unit plus intimement à Dieu et augmente en nous son saint amour. C'est qu'elle prend sa source en Dieu même; qu'elle a pour objet l'espérance de partager un jour la gloire de Jésus; et qu'enfin elle n'est qu'une participation de la joie même de Marie. Unissez-vous donc à cette divine Mère, et avec elle remerciez Jésus-Christ de l'avoir fait participer à tous les titres d'honneur qu'il a reçus dans sa Résurrection, et qu'il pouvait lui communiquer. Bénissez-le spécialement pour la participation qu'il lui a donnée à son titre de Père du siècle futur, en l'établissant la véritable mère de tous ceux qui vivront de la vie divine, qu'il ne veut donner que par elle, dans toute la suite des générations. Jésus-Christ ne ressuscita Lazare qu'après que Marthe et Madeleine, ses sœurs, l'en eurent supplié avec larmes : il veut qu'à votre tour vous demandiez à Marie la résurrection de tant de morts, encore ensevelis dans le tombeau du péché. Ils sont ses enfants; sa joie ne sera complète que lorsqu'elle les verra rendus à la vie. Il sont vos frères et vos sœurs en Jésus-Christ: soyez donc touché de compassion sur leur sort; et vous adressant à Marie, notre commune mère, dites-lui, avec la confiance parfaite que doivent vous inspirer sa puissance auprès de Dieu et sa bonté sans bornes pour les hommes : « Sainte Mère de Dieu, rompez les chaînes des coupables, donnez la lumière aux aveugles, éloignez d'eux tous les maux, demandez pour eux tous les biens.»