Lorsque éclate la guerre de 1870 entre la France et la Prusse, (...) conduisant à la défaite de Sedan, la chute du Second Empire, l'invasion, l'abbé Guérin, lorsqu'il bénit les trente jeunes gens de Pontmain qui partent rejoindre les Volontaires de l'Ouest, levés afin d'arrêter l'ennemi, leur demande de se consacrer à la Sainte Vierge et leur promet qu'ils reviendront tous sains et saufs. Pourtant, au soir du 17 janvier 1871, cette promesse semble, même aux plus optimistes, tragiquement inconsidérée. Rien n'arrête les Prussiens qui viennent d'emporter une victoire au Mans et campent devant Laval (...). À son « petit peuple », désemparé, au bord du désespoir, (...) il redit ce qu'il n'a cessé de lui enseigner : que Notre-Dame veille. « Non, mes frères, il n'est pas possible qu'Elle soit refusée ! La parole de Son divin Fils y est engagée. [...] Il a placé Sa Mère sur un trône de gloire à Ses côtés et lui a dit : ‘'Demandez, ma Mère, car Je ne puis rien vous refuser. Je vous fais la dispensatrice de tous mes bienfaits.'' » (...) Et c'est à ce moment précis, quand, à vues humaines, tout semble irrémédiablement perdu, que la foi de l'abbé Guérin, cette foi qu'il a su faire partager aux siens, reçoit sa récompense : immense, passant tout ce que cet humble a jamais imaginé. La Sainte Vierge apparaît à Pontmain, porteuse d'un message d'espérance inégalé : « Mais priez, mes enfants. Mon Fils se laisse toucher ».