Dans sa Lettre Apostolique sur St Joseph1, Jean Paul II expliquait que la paternité de St Joseph ne découle pas de la génération physique et qu'elle possède pourtant toute l'authenticité d'une paternité. On peut reconnaître une analogie entre la vraie paternité de St Joseph à l'égard du Christ qu'il n'a pas physiquement engendré, et la vraie maternité de Marie à l'égard de rachetés, alors qu'elle ne les a pas corporellement enfantés. Ce qui est dit de la paternité de St Joseph peut s'appliquer à la maternité de Marie à l'égard des hommes, par rapport à la vie de la grâce. En effet, dans l'accomplissement plénier du Mystère pascal, l'humanité rachetée devient le Corps mystique du Christ, ne fait plus qu'un en lui, en sorte que la Mère de Jésus devient, au moment du Sacrifice de la Croix, la Mère de tous les rachetés. Ainsi, la maternité spirituelle de Marie envers les hommes résulte de l'accomplissement du Sacrifice pascal, et non d'une simple décision de Jésus. Jésus ne « donne » pas sa Mère : une Mère ne se donne pas ! Mais il manifeste un mystère, cette vérité qui est au cœur du Testament de la Croix : Marie est désormais réellement la Mère de tous ceux qui communient au Sacrifice rédempteur. Le Concile n'a pas craint d'affirmer que Marie est Mère du Christ et Mère des hommes.