Quand il était jeune, la pensée du sacerdoce l'avait effleuré. C'est à ce moment, qu'Henri Esbach lui écrit : « Les saints de l'avenir seront des saints en veston. Tu resteras laïc ». Après la guerre, on le presse à accepter d'être député. Son rayonnement moral est extraordinaire, on le respecte unanimement. Il sera réélu pendant plus de 40 ans, tout adonné à son mandat parlementaire. Il deviendra plus tard Ministre des Finances, à une période difficile de redressement de notre pays. En août 1948, il est chargé des Affaires Étrangères et il rêve d'unité européenne : « L'Europe ne se fera pas d'un coup, elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire entre la France et l'Allemagne soit éliminée ; l'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne ». Toute sa vie culmine en ce 9 mai 1950, où il fait connaître au monde la fameuse « Déclaration », qui constitue l'acte de naissance de l'Europe communautaire. Désormais, il ne vivra plus que pour enraciner l'idéal européen au c?ur des peuples du vieux continent. « L'Europe n'est pas la négation de la patrie » dit Robert Schuman. « Comme la patrie n'est pas la négation de la province natale ». En 1958, il est élu à l'unanimité Président de l'Assemblée parlementaire européenne. Cette élection montre l'immense prestige dont il jouit. Quand il meurt, le 4 septembre 1963, des messages affluent du monde entier. Le chancelier Adenauer disait que « c'est grâce à sa sagesse et à son courage, qu'ont pu être posés les fondements de la réconciliation entre nos deux peuples et de la construction d'une Europe unie et forte ». Après l'absoute de ses obsèques dans la cathédrale de Metz, le cercueil est porté au pied de la Vierge. Car Robert Schuman avait une profonde vénération pour la Mère de Dieu, dont il disait avoir beaucoup appris du Père de Montfort.