La première béatitude rapportée dans l'Evangile est celle de la foi, qui fait référence à Marie: « Bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Ces paroles, prononcées par Elisabeth, soulignent le contraste entre l'incrédulité de Zacharie et la foi de Marie. Recevant le message de la future naissance de son fils, Zacharie avait eu du mal à y croire, jugeant la chose irréalisable, car sa femme et lui étaient d'un âge avancé. Marie, lors de l'Annonciation, est confrontée à un message encore plus bouleversant, qui est la proposition de devenir la mère du Messie. A cette perspective, elle ne réagit pas par le doute, mais elle se limite à demander comment la virginité, à laquelle elle se sent appelée, peut être conciliée avec la vocation maternelle. L'ange lui ayant répondu en évoquant la toute-puissance divine agissant à travers l'Esprit, Marie accorde son consentement humble et généreux. En ce moment unique de l'histoire de l'humanité, la foi joue un rôle décisif. Saint Augustin affirme à juste titre : «On croit et on conçoit le Christ à travers la foi. Tout d'abord, se réalise la venue de la foi dans le cœur de la Vierge, ensuite la fécondité vient dans le sein de la Mère» (Sermo 293, PL 38, 1327).