Maria Laura de Jesus naît à Jericó (Antioquia - Colombie) en 1874. Elle n'a que deux ans lorsque son père, Juan de la Cruz Montoya, meurt en défendant sa foi et sa patrie au cours d'une guerre civile. Ses ennemis confisquent alors ses biens, et sa veuve, Dolores Upegui, doit élever ses trois enfants dans la plus grande pauvreté. Elle leur apprend à pardonner. Laura est autodidacte, car elle n'a pas les moyens d'aller à l'école. Néanmoins, à seize ans, pour gagner sa vie ; elle arrive à devenir institutrice. Elle acquiert ainsi une grande valeur de pédagogue et même d'écrivain. Son enseignement à Antioquia et à Medellin la met en contact avec toutes sortes de gens et elle brûle du désir d'aller porter la connaissance du Christ dans les forêts les plus reculées où tant de gens sont ignorants de tout, alors que, dit-elle, Dieu les aime tendrement. Elle veut réaliser pour eux "l'œuvre des Indios". Le 5 mai 1914, avec sa mère et cinq compagnes, les "Missionnaires catéchistes des Indios" partent pour Dabeida en se frayant une route dans la forêt. Elle vit pauvre avec ces pauvres et se fait proche d'eux au lieu de céder aux discriminations raciales de l'époque. Cette attitude suscite de l'incompréhension dans la société et même parmi certains membres du clergé. En 1917, avec l'aide de l'évêque de Santa Fe d'Antioquia, elle fonde les "Missionnaires de Marie Immaculée et de sainte Catherine de Sienne" afin d'apporter l'Évangile aux habitants des forêts. L'époque où vit Mère Laura Montoya n'est pas facile, car les tensions sociales ensanglantent encore le pays. Néanmoins, l'œuvre se répand et lorsque la fondatrice meurt à Medellin en 1949, il y a 467 Sœurs et 90 maisons réparties en trois pays d'Amérique latine. A l'époque de la béatification, les sœurs missionnaires travaillaient en 19 pays d'Amérique latine, ainsi qu'en Afrique et en Europe.