Marie est une terre qui n'a point été maudite comme la première, féconde en épines et en chardons, mais sur laquelle est descendue la bénédiction du Seigneur, et son fruit est béni, comme dit l'oracle divin. Maintenant, en possession de l'immortalité bienheureuse, elle lève vers Dieu, pour le salut du monde, ces mains qui ont porté Dieu... Blanche et pure colombe, élevée dans son vol jusqu'aux hauteurs du ciel, elle ne cesse pas de protéger notre basse région. Elle nous a quittés de corps, mais par l'esprit elle est avec nous; entrée dans les cieux, elle met en fuite les démons, devenue notre médiatrice auprès de Dieu. Autrefois, la mort, introduite dans le monde par Eve, l'étreignait sous son dur empire; aujourd'hui, s'attaquant à la bienheureuse fille d'une coupable mère, elle a été expulsée; et sa défaite est venue d'où sortit jadis sa puissance... Ô Vierge, je vous vois endormie plutôt que morte: vous avez été transportée de la terre au ciel, et pourtant vous ne cessez pas de protéger le genre humain... Mère, vous êtes restée vierge, parce qu'il « était Dieu, celui que vous enfantiez ». Et c'est aussi ce qui fait votre « mort vivante » si différente de la nôtre : seule, et c'est justice, vous avez l'incorruption du corps et de l'âme.