Le bienheureux confesseur Ignace, ce chef d'une nouvelle phalange de l'Eglise militante, levée par lui sous l'étendard du trés sant nom de Jésus pour promouvoir toujours davantage la gloire de Dieu, ayant conscience des rudes combats qui l'attendaient, lui et les siens, dans la poursuite de leur propre salut et du salut du prochain, estima très sagement qu'il ne saurait se placer sous un patronage meilleur et plus opportun que celui de la bienheureuse Vierge. A peine franchi le seuil de la maison paternelle, l'esprit déja tout préoccupé de vastes projets et désormais décidé à faire son apprentissage dans la milice des saints, il commence par se rendre auprés de cette Vierge pour se mettre sous ses auspices avant de gravir le chemin ardu de la perfection. Plus tard ayant fait choix de ses premiers compagnons d'armes, et déja prêt à les mener au combat, c'est encore dans une chapelle consacrée à la Vierge sur le Mont des Martyrs, à Paris, qu'il s'engage avec eux par un serment sacré et solennel. C'est là, comme sur une roche inébranlable qu'il pose les premiers fondements de son Institut. Et comme il avait lui-même coutume de ne rien décider, de ne rien entreprendre d'important sans avoir invoqué le secours de Marie, il voulut que, à son exemple, dans tous les ministères et travaux de leur vocation, ses disciples, obligés d'affronter tant de danger pour la religion, choisissent avec confiance pour leur patronne auprés de Dieu, pour leur refuge et leur rempart devant la face des ennemis cette tour inexpugnable à laquelle "sont suspendus mille boucliers" (Cant 4, 4).