20 juillet - 1947 : canonisation de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort et Catherine Labouré

La nuit du 18 au 19 juillet 1830 (IV)

Reprenons ici l'autographe de 1856 où Catherine raconte la fin de l'apparition. «Je suis restée je ne sais combien de temps. Tout ce que je sais, [c'est quel quand elle est partie, je n'ai aperçu que quelque chose qui s'éteignait, enfin plus qu'une ombre qui se dirigeait du côté de la [future] tribune [à droite], [par] le même chemin qu'elle était arrivée. Je me suis relevée de dessus les marches de l'autel, et j'ai aperçu l'enfant, [là] où je l'avais laissé.» Il me dit : «Elle est partie.» «Nous avons repris le même chemin, toujours tout allumé, et cet enfant était toujours sur ma gauche. Je crois que cet enfant était mon ange gardien, qui s'était rendu visible pour me faire voir la Sainte Vierge, parce que j'avais beaucoup prié pour qu'il m'obtienne cette faveur. Il était habillé de blanc, portant une lumière miraculeuse avec lui, c'est-à-dire qu'il était resplendissant de lumière : âgé à peu près de quatre à cinq ans. " Revenue à mon lit, il était 2 heures du matin [... 1. J'ai entendu sonner l'heure. Je ne me suis point rendormie.» L'équipée a donc duré deux heures et demie, et Catherine, très lucide jusqu'au matin, est sûre de n'avoir pas rêvé. Mais comment dire cela au confesseur si dissuasif. Elle en est tourmentée, mais finit par obéir. Sans succès. M. Aladel ne voit là qu'illusion et imagination. Ses préoccupations concordent pourtant avec le message. Il travaille au renouvellement de la «Compagnie». Mais il se dit : de quoi se mêle cette jeune soeur? Et la perspective d'être promu fondateur le choque. Flatterie déguisée sous les dehors d'une mission! Enfin cette prophétie de malheur sur une nouvelle révolution lui pareit invraisemblable. Le transfert des reliques de Monsieur Vincent a manifesté une grande ferveur dans le peuple, et la rapide conquête de l'Algérie «promet à la France une grande prospérité», lui semble-t-il. Et voilà qu'éclate la révolution de 1830 : 27-29 juillet, les Trois Glorieuses, avec renversement du roi, et les troubles sanglants qui avaient été annoncés. «Même l'archevêque de Paris a été l'objet de la fureur de la populace, obligé de se travestir et de se cacher. On croit voir reparaître les mauvais jours de 1793» constate M. Étienne. Enfin, la protection des Lazaristes et Filles de la Charité s'est vérifiée. Les menaces de jeunes émeutiers se sont arrêtées à la porte de la Maison. Contrairement à toute vraisemblance, la parole de Catherine - «un évêque poursuivi trouvera abri chez les Lazaristes» - s'est réalisée en la personne de l'archevêque Frayssinous, ministre des cultes, qui vint demander l'hospitalité à M. Salhorgne, supérieur général.

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