Au soir du 18 juillet 1830, c'est précisément sœur Marthe qui donne l'instruction au séminaire. C'est la veille de la fête de Monsieur Vincent. Elle évoque chaleureusement la piété du fondateur envers la Vierge Marie. Catherine boit ses paroles. Elle a vu Monsieur Vincent. Elle a vu Notre Seigneur... Elle n'a pas vu la Sainte Vierge. Et la voilà emportée par un nouvel élan : « Je me suis couchée avec la pensée que cette même nuit, je verrais ma Bonne Mère. il y avait si longtemps que je désirais la voir ! » Et c'est ce qui arrive : «Enfin, à 11 heures et demie du soir, je m'entendis appeler par mon nom : - Ma soeur, ma soeur! - M'éveillant, j'ai regardé du côté où j'entendais la voix qui était du côté du passage. Je tire le rideau. Je vois un enfant habillé de blanc, âgé à peu près de quatre à cinq ans, qui me dit : - Levez-vous en diligence et venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend! - Aussitôt la pensée me vient - Mais on va m'entendre! - Cet enfant me répond : (il répond à sa pensée) - Soyez tranquille, il est 11 heures et demie, tout le monde dort bien. Venez, je vous attends. Je me suis dépêchée de m'habiller, et me suis dirigée du côté de cet enfant, qui était resté debout, sans avancer plus loin que la tête de mon lit. Il m'a suivie, ou plutôt je l'ai suivi, toujours sur ma gauche, portant des rayons de clarté partout où il passait. Les lumières étaient allumées partout où nous passions : ce qui m'étonnait beaucoup. Mais bien plus surprise, lorsque je suis entrée à la chapelle... la porte s'est ouverte, à peine l'enfant l'avait touchée du bout du doigt.» En racontant ingénument son aventure, Catherine ne se doute pas qu'elle réitère celle de saint Pierre, dans les Actes des Apôtres (12, 6-1 1) lorsqu'il fut libéré de sa prison : «Pendant la nuit... l'ange du Seigneur survint... le fit lever... D'elle-même la porte s'ouvrit devant eux... Il croyait rêver...»