Entre toutes les paroles prononcées par le Père dans Sa Création, il en fut une, tout à fait singulière. Celle-ci ne pouvait pas tant être objet de l'intelligence que de l'intuition. Non pas splendeur du soleil divin, mais ombre suave et douce. Léger nuage blanc qui, dans sa course, vient adoucir la lumière du soleil, trop vive pour nos yeux. C'était dans les plans de la Providence que le Verbe se fît chair. Une parole, la Parole, devait s'écrire ici-bas en chair et en sang, et cette Parole avait besoin d'une toile de fond. Les harmonies célestes désiraient ardemment, par amour pour nous, transporter leur concert unique sous nos tentes. Il leur fallait un silence sur lequel retentir. Celui qui allait conduire l'humanité, donner sens aux siècles passés, éclairer et entraîner à Sa suite les siècles à venir, devait apparaître sur la scène du monde. Mais il Lui fallait un écran immaculé où II pût resplendir.