L'Ecclésiastique disait autrefois : N'oublie pas les gémissements de ta mère. Chrétien, enfant de la croix, c'est à toi que ces paroles s'adressent : quand le monde t'attire par ses voluptés, pour détourner l'imagination de ses délices pernicieuses, souviens-toi des pleurs de Marie, et n'oublie jamais les gémissements de cette Mère si charitable. Dans les tentations violentes, lorsque tes forces sont presque abattues, que tes pieds chancellent dans la droite voie, que l'occasion, le mauvais exemple, ou l'ardeur de la jeunesse te pressent, n'oublie pas les gémissements de ta Mère. Souviens-toi des pleurs de Marie, souviens-toi des douleurs cruelles dont tu as déchiré son cœur au Calvaire, laisse-toi émouvoir au cri d'une Mère. Misérable, quelle est ta pensée ? Veux-tu élever une autre croix pour y attacher Jésus-Christ ? Veux-tu faire voir à Marie son Fils crucifié encore une fois ? Veux-tu couronner sa tête d'épines, fouler aux pieds à ses yeux le sang du Nouveau Testament, et par un si horrible spectacle rouvrir encore toutes les blessures de son amour maternel ? A Dieu ne plaise, mes frères, que nous soyons si dénaturés ! Laissons-nous émouvoir aux cris d'une Mère.