La première trace de la foi en l'Assomption de la Vierge est présente dans les récits apocryphes intitulés « Transitus Mariae » , dont l'origine remonte pour l'essentiel aux IIème IIIème siècles. Il s'agit de représentations populaires et parfois romancées qui, cependant, dans le cas présent, renferment une intuition de foi du peuple de Dieu. Par la suite, une longue réflexion sur le sort de Marie dans l'au-delà s'est développée. Peu à peu, celle-ci a conduit les croyants à la foi en l'élévation glorieuse de la Mère de Jésus, avec son âme et son corps, et à l'instauration en Orient des fêtes liturgiques de la Dormition et de l'Assomption de Marie. La foi en la destinée glorieuse de l'âme et du corps de la Mère du Seigneur, après sa mort, s'est répandue très rapidement d'Orient en Occident et elle se généralise à partir du XIVème siècle. Au cours de notre siècle, à la veille de la définition du dogme, elle constitue une vérité presque unanimement reçue et professée par la communauté chrétienne en tous les lieux du monde. Et ainsi, en mai 1946, par l'Encyclique Deiparae Virginis, Pie XII lança une vaste consultation, interpellant les évêques et, par leur intermédiaire, le clergé et le Peuple de Dieu, sur la possibilité et l'opportunité de définir l'Assomption corporelle de Marie en tant que dogme de foi. Le résultat fut largement positif : seules six réponses sur 1181 manifestèrent quelques réserves sur le caractère révélé de cette vérité. En citant ce fait, la Bulle Munificentissimus Deus affirme : « Le consentement universel du Magistère ordinaire de l'Église fournit un argument certain et solide pour prouver que l'Assomption corporelle de la Bienheureuse Vierge Marie au ciel... est une vérité révélée par Dieu, et elle doit donc être crue fermement et fidèlement par tous les fils de l'Église » (AAS 42 [1950], 757).