Les stylites ne sont pas saints pour avoir vécu sur une colonne ; Jeanne d'Arc ne fut pas canonisée pour avoir, avec ses soldats, délivré la France ; Bernadette, pour avoir vu la Vierge Marie à Lourdes ; Thérèse de Lisieux ne fut pas déclarée docteur de l'Eglise parce qu'elle rentrait au carmel à l'âge de 15 ans. L'existence la plus héroïque ou la plus méritante ne fait pas la sainteté. L'Eglise reconnaît la sainteté de ses enfants, non pas leurs performances spirituelles, leur mortification, leurs vertus morales ou leur dévouement, mais parce qu'ils ont accompli à la perfection la volonté du Seigneur dans leur cadre de vie. On dit parfois que les saints sont plus admirables qu'imitables. Ce n'est pas exact. Marie et Joseph ne sont pas saints pour avoir fait des choses extraordinaires, mais pour avoir accompli humblement, fidèlement et avec une parfaite charité, la volonté du Seigneur là où ils se trouvaient. Leur sainteté est sans éclat. Ils se sont sanctifiés dans la vie ordinaire à Nazareth et au contact de leur enfant. Oui, plus un saint est proche du Seigneur, et plus il rayonne sur le monde. Et nul n'a été aussi proche du Verbe Incarné, que Marie, sa mère, et que Joseph, son père nourricier. Telle la lune qui rayonne sur terre de la clarté qu'elle reçoit de l'astre solaire, la sainteté de l'un et de l'autre s'est diffusée à partir de la transparence de leur cœur totalement irradié au contact de Jésus, leur enfant. La lumière divine n'a rencontré en eux aucun obstacle qui la retienne, aucune opacité qui la ternisse.