Grâce à Marie, Jean accrut également sa connaissance du Christ. Marie qui n'avait rien oublié de son enfance, de ses gestes familiers, de ses manières d'être, avait tout gardé dans son coeur. Ces souvenirs éclairaient une personnalité spécifiquement humaine, du moins quant à ses apparences, car « un homme est toujours un enfant pour sa mère ». Jésus, tout dieu qu'il fût, n'avait pas voulu échapper à cette loi. Sa faiblesse, sa fragilité d'homme, il avait voulu les tenir d'une femme et d'une mère. Qui donc mieux que Marie pouvait en témoigner ? Et cependant tel était son témoignage, et telle elle était elle-même, que ces traits d'humanité qui eussent dû décourager la foi de Jean en la divinité, et lui être une insurmontable épreuve, l'enrichissaient et la fortifiaient. L'information si concrètement humaine qu'il tient de Marie l'enracine dans sa foi en jésus Fils de Dieu, et l'Incarnation achève de lui devenir, à travers Marie, une réalité totalement positive.