La seconde dimension de la fidélité, c'est l'accueil, l'acceptation. Sur les lèvres de Marie, le « quomodo fiet ? » (comment cela peut-il se faire ?) se transforme en « fiat » : qu'il en soit ainsi, je suis prête, j'accepte. C'est le moment crucial de la fidélité, le moment où l'homme prend conscience que jamais il ne comprendra totalement le « comment » ; que dans le plan de Dieu, il y a davantage de zones de mystère que de zones d'évidence ; que malgré tous ses efforts, jamais il n'arrivera à tout saisir. C'est alors que l'homme accepte le mystère, qu'il lui fait une place dans son cœur comme Marie, qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19 ; cf. Lc, 3, 15). C'est le moment où l'homme s'abandonne au mystère, non avec la résignation de quelqu'un qui capitule devant une énigme ou une absurdité, mais avec la disponibilité de quelqu'un qui s'ouvre pour être habité par quelque chose - ou plutôt par quelqu'un - qui est plus grand que son cœur. Cette acceptation se fait en définitive par la foi, qui est adhésion de tout l'être au mystère qui se révèle.